« Il ne me restait que les medias, la seule arme qui parlaient de la situation qui prévalait au Rwanda »- Gén Dallaire
Le Lieutenant Général retraité Roméo Dallaire a fait savoir que l’ONU et les grandes puissances l’avaient abandonné et que la seule arme qui lui restait était les medias. « « Il ne me restait que les medias, la seule qui parlaient de la situation qui prévalait au Rwanda », a déclaré Dallaire, étant au Rwanda Peace Academy situé dans le District de Musanze au Nord du Rwanda.
Le Lt Gén Dallaire s’adressait à 47 officiers au Rwanda Peace Academy, qui forme les cadres militaires des Forces Rwandaises de Défense (RDF, sigle en anglais). Il est revenu sur son passé et a réclamé une nouvelle approche de maintien de la paix.
« Les nations ont appris à construire et mettre en valeur leurs capacités à gérer la région », a déclaré le Lt Gén Roméo Dallaire, en se félicitant des réalisations de l’Afrique de l’Est, parlant des progrès impressionnants vers la mise en place de l’East Africa Standby Force.
Cette conférence était placée sous le thème de « Opérations de maintien de la paix contemporaines: défis, perspectives et leçons apprises ». C’est Rwanda Peace Academy en collaboration avec les officiers rwandais et ceux des pays voisins qui ont facilité la tenue de cette conférence.
Selon Dallaire, il est nécessaire de repenser l’approche de maintien de la paix et de donner un sens nouveau à des opérations de la paix.  Les agents des nations lointaines sont déployées pour des missions de maintien de la paix qui finissent par avoir aucun impact parce que « les soldats sont soit désintéressés à résoudre le problème ou manquent de compréhension du contexte ».
Dallaire a dit que les Rwandais ont un rôle principal dans la lutte contre la négation du génocide à travers le monde. « Il y a des mouvements qui nient le génocide qui a eu lieu au Rwanda pour des raisons connues seulement par eux-mêmes. Quand j’étais au Sénat canadien, j’étais confronté à certains de mes collègues qui venaient toujours vers moi avec des conspirations qui font allusion à un double génocide ».
Dallaire, qui est un membre à la retraite du Sénat canadien, était au Rwanda avant et pendant le Génocide contre les Tutsis. Il était à la tête d’une Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda (MINUAR). Il est crédité d’avoir fait plusieurs tentatives d’arrêter le génocide en 1994.
Il est l’un des quelque 40 chercheurs, journalistes et auteurs qui, l’an dernier a protesté contre le documentaire de la BBC intitulé «Rwanda’s ‘Untold Story» qui, selon eux cherchait à réviser et banaliser le génocide.
Dallaire a pleuré lors de sa visite au Site Mémorial de Gisozi à Kigali
Durant son séjour à Kigali, Dallaire est allé rendre hommage aux victimes du Génocide contre les Tutsi à Gisozi, dans la Ville de Kigali. Après avoir déposé les gerbes de fleurs, ce témoin oculaire de l’extermination des Tutsi a pleuré.
L’ancien patron de la MINUAR a souhaité alors que « Ne jamais oublier » devrait précéder « Plus jamais ». Il a dit déclaré que le monde n’oubliera jamais des milliers et des milliers des parents et enfants tués pendant le Génocide, au vu et au su de toute la communauté internationale.
Dallaire a même souligné que malgré que la communauté internationale n’ait rien fait pour arrêter le génocide, les gens devraient toujours garder en mémoire ce qui s’est passé au Rwanda pour prendre des mesures appropriées pour que ça ne se reproduise jamais.
Lors de son entretien avec le journal « Huffington Post Canada », Dallaire a dit : « Je vous assure que je ne vais pas cesser de parler du Génocide au Rwanda  car je savais que le Rwanda n’avait pas assez de forces au niveau international et n’avait pas aussi de moyens. C’est mon devoir comme témoin oculaire de la tragédie rwandaise de continuer à la faire connaître au monde ».